Bienvenue au dessus du cadastre, dans le dessous des cartes de la gestion patrimoniale... Ici, le patrimoine est vu sous le prisme de sa décentralisation et de sa gestion à l'échelle de trois territoires : la Corse, la Bretagne et la Martinique ! 

La décentralisation patrimoniale est une partie secondaire de la décentralisation culturelle, pour des raisons historiques et politiques le transfert de compétence dans ce secteur a débuté il n’y a qu’une vingtaine d’années. Préfigurant ce mouvement, la décentralisation du patrimoine en Corse débute dès 1982, s’organise avec la loi de 1991 et est réaffirmée par la loi de 2002. La Collectivité méditerranéenne est responsable de l’action patrimoniale sur son territoire, chef de file de cette politique sectorielle, propriétaire d’une trentaine de monuments historiques et force de proposition quant à leur inscription et leur classement. Le cas corse, à la fois singulier et révélateur des potentialités et des limites de la décentralisation patrimoniale, a permis à la Collectivité de développer une nouvelle approche patrimoniale sur son territoire. Ce changement de paradigme institutionnel pose la question de la recomposition de l’action patrimoniale dans le cadre de sa décentralisation et interroge la mise en œuvre d’un nouveau modèle de gouvernance dans ce secteur, notamment par rapport aux autres collectivités françaises. Il s’agira donc de comparer la stratégie patrimoniale insulaire aux actions patrimoniales menées en Bretagne, Région où le patrimoine permet de légitimer l’identité régionale et dont l’organisation patrimoniale est particulièrement aboutie ainsi qu’à la Collectivité de Martinique dont le statut administratif et la condition insulaire font écho à la situation corse. En usant d’une approche juridique, sociologique et financière, cette recherche sur la décentralisation et la gestion locale du patrimoine culturel en Corse permettra, à terme, de concevoir un mode de gouvernance territoriale pérenne et ancré dans le développement du territoire.